A la découverte de l’Albanie

Si Mirëmingjes ou Faleminderit ne vous disent pas grand chose, j’en suis contente pour vous! C’est que vous aurez encore la chance d’aller à la découverte de ce magnifique pays relativement peu visité des Balkans qu’est l’Albanie. Un pays dont nous avions énormément entendu parler en Suisse grâce à la grande diaspora albanaise qui y habite et que nous connaissons. Cette même diaspora qui s’est notamment fortement démarquée en enrichissant l’histoire du football suisse. Un pays qu’on a envie de visiter depuis que notre amie Noémie nous en parle, elle-même tombée amoureuse de cette culture et de ses habitants qui ont le coeur sur la main. C’est donc avec beaucoup d’excitation, de curiosité mais aussi une légère appréhension de l’inconnu que nous traversons la frontière greco-albanaise pour aller voir de nos propres yeux ce que l’Albanie avait à offrir. Le pays des aigles (Shqipëria en albanais) sera-t-il comme nous l’imaginions? Les gens seront-ils ouverts et heureux de nous voir arriver sur nos vélos? Pourrions-nous échanger avec eux sachant que nous ne connaissons absolument pas leur langue qui n’est officiellement rattachée à aucune famille linguistique? 

Frontière albanaise

En traversant les frontières par la voie terrestre, on est toujours curieux de voir l’avant-après, la transition entre un pays et un autre. De voir si elle se fera tout en douceur dans un dégradé de couleur ou s’il y aura une réelle rupture culturelle. D’ailleurs, comment se dessinent les frontières quand elles ne sont pas délimitées par la force d’un torrent, la hauteur imposante d’une montagne ou le plongeon vertigineux d’une falaise? Il nous suffira de quelques coups de pédales pour nous rendre compte à quel point le changement de décor est saisissant dans notre cas. La route que nous empruntons après la frontière de Përmet-Çarshovë semble vouloir tout faire pour nous impressionner et il y a de quoi: les montagnes sont majestueuses!

Vue sur le Meropi (2’200 m)

Si l’environnement montagneux reste dans la continuité des sommets helléniques, nous avons l’impression de faire un bon dans le temps et de repartir quelques décennies en arrière, comme en témoignent déjà les vieilles Mercedes qui nous dépassent. Les premières personnes que nous croisons dans les montagnes ont le visage marqué par le soleil de ce peuple qui vit dehors et survit à la sueur de son front. Ils se redressent à notre passage et lissent leur habit de campagne. A l’heure tardive de l’après-midi à laquelle nous foulons le sol albanais, les familles sont sur les terrasses de leurs maisons très typiques, à siroter un café toujours emprunt de la présence très marquée de l’Empire ottoman sur ces terres. Des signes de main accompagnent les grands sourires que nous envoient toutes les personnes dont nous croisons le regard, et qui nous réchauffent le coeur en cette fin de journée où le soleil ne tardera pas à disparaître derrière les massifs montagneux. Certains nous font même de grands gestes de bras pour nous inviter à nous attabler avec eux, nous donnant instantanément la confirmation que nous apprécierons notre séjour dans ce pays. 

Nous visons la ville de Përmet pour une première halte albanaise, qui nous permettra d’atterrir et de prendre la mesure de ce nouvel environnement qui sera le nôtre pour les prochains jours. Mais avant d’arriver à la ville-même, nous savons que des thermes naturels se cachent au pied de ces montagnes et nous sommes curieux d’aller les découvrir et surtout de s’y baigner après cette longue journée sur la selle. Sauf que la météo, elle, n’était pas de cette avis et il suffira d’un bon coup de tonnerre et du fracas de la foudre, à ce qui nous semble être quelques dizaines de mètres de nous seulement, pour courir nous réfugier dans le petit resto-hôtel que nous venions de dépasser. Le tenancier était affairé, dans le noir, à remplacer des prises électriques qui semblaient avoir grillé. Nous avions vu juste, la foudre est tombé à quelques mètres seulement du lieu où nous nous trouvions il y a quelques minutes de cela! Cette pause-abri s’est transformée en pause-thé, pour se muer très vite en pause-nuit d’hôtel. Finalement, autant rester au chaud dans ce petit hôtel de campagne plutôt qu’affronter à nouveau l’orage. Le lieu est tenu par un couple de retraités où le monsieur est resté bien en retrait tandis que sa femme courait partout: elle préparait le dîner sur commande, servait les tablées de locaux, débarrassait les tables, encaissait les Leks, la devise albanaise abrégée ALL. Fraîchement débarqués dans le pays, nous en étions à nos balbutiements en terme de langue, mais aussi de connaissance des us et coutumes, des prix auxquels s’attendre, des pourboires qu’il est habituel de laisser et j’en passe. Vite quelques recherches pour se mettre à jour !

100 Leks valent 1 CHF / Euro, la conversion ne sera pas compliquée pendant notre séjour en Albanie.

Un plat au restaurant vaut entre 200 et 800 Leks, c’est très peu cher et bienvenu pour notre budget qui commence à ressentir le poids du voyage.

Une nuitée dans un hôtel, environ 2’500 Leks sans petit-déjeuner ou 3’500 Leks avec. Chouette, ça sera bien pratique pour nous en cas de mauvais temps ou quand on n’a pas le courage de monter la tente!

La superficie du pays est d’environ 29’000 km2 pour 2,8 millions d’habitants.

L’Albanie est majoritairement musulmane avec des régions chrétiennes enclavées, principalement au nord et au sud du pays.

Aucune contrainte vestimentaire n’est imposée aux femmes, encore moins le port du voile.

Les salutations semblent compliquées parce que déjà à notre question posée à la douane de savoir comment dire bonjour, on n’a pas su nous répondre clairement, bizarre… 

Après quelques recherches, nous apprenons que bonjour se dit “Mirëmengjes”, bon après-midi “Mirëdita” et bonsoir “Mirëmbrëma”. Merci se dit “Faleminderit”, s’il vous plait “Ju lutem” et au revoir “Mirupafshim”. En effet, ça va nous faire faire un peu de gymnastique cérébrale en plus de la gymnastique sur la selle!

Petit fait insolite: L’Albanie est le pays qui compte en moyenne… le plus grand nombre de Mercedes par habitant! On comprend mieux les car-wash (Lavazh) que l’on croise littéralement tous les kilomètres, en plus des Auto-servis, Auto-parts et j’en passe. Aaah les albanais et leur amour des voitures!

Les petits plats qu’on aime tant

A peine le restaurant lui offrait-il un peu de répit que notre hôtesse était déjà affairée à nous préparer la chambre. Sommaire, une odeur de propre se dégageait des draps fraîchement lavés sur lesquels étaient disposées des couvertures épaisses et colorées en laine qui me rappelleront toujours le Liban, ses villages de montagnes et les maisons de nos grand-mamans. Nous ne sommes pas du tout au Moyen-Orient mais je ne cesserai de me faire surprendre par des parallèles avec le pays de mon enfance tout au long de mon séjour en Albanie. Au matin, aucun signe de notre hôtesse qui devait avoir enfin un peu de temps pour se reposer, mais son mari était là, fidèle au poste, à attendre notre réveil pour nous poser sur la table des assiettes d’oeuf brouillés quasiment frits, du fromage de brebis bien salé, des olives, des tomates, et une délicieuse confiture qu’on ne reconnaitra pas. Chouette, on mange salé le matin en Albanie! Nous ne parlons aucune langue commune mais arrivons toutefois à bien échanger avec ce monsieur très discret au sourire chaleureux. On lui raconte d’où on vient, où on va, et on voit ses yeux s’illuminer au fil de nos paroles. Cette lueur dans le regard, nous la retrouverons souvent en Albanie quand les locaux nous verront passer. Ce sont surtout les personnes âgées qui nous toucheront. Certaines nous feront des sourires d’enfant quand d’autres sembleront avoir de la peine à croire ce qu’elles voient. Les gens ont une forme de simplicité, de gentillesse innocente et d’authenticité qui nous émeut. Ils nous saluent toujours d’un geste de la main ou d’un signe de la tête, et fondent de bonheur au moindre mot d’Albanais. 

Après de grosses accolades avec le monsieur de l’hôtel, direction les eaux thermales pour une baignade matinale! Nous sommes surpris de découvrir les bassins d’eau tiède légèrement sulfureuse qui se déversent dans la rivière avec, en fond, un magnifique pont turc en pierres datant de 1’760. Étant sur le site assez tôt, nous sommes presque seuls et profitons de ce moment hors du temps avant de reprendre la route jusqu’à Përmet, à seulement quelques kilomètres de là. Nous y resterons 2 journées pour flâner dans la ville, manger deux fois dans le même resto tenu avec beaucoup de coeur par un monsieur d’une grande gentillesse et prendre un peu de hauteur en randonnant dans les environs. 

Bains naturels

En traversant cette ville comme les prochaines, nous remarquerons quelques scènes qui se répètent. Il n’est pas inhabituel de voir des gens à l’apéro même aux heures les plus matinales, mais il s’agira toujours de tablées de messieurs et l’ont verra rarement des femmes dans les cafés. Ces messieurs nous feront bien sourire avec leurs habits endimanchés, béret ou chapeau de paille sur la tête, canne à la main, à discuter longuement ou jouer aux dés ou aux échecs sur la place du village. Les femmes, elles, se feront plutôt remarquer en fin d’après-midi, lors de leurs balades féminines bras-dessus bras dessous dans les ruelles des villages ou des villes, à lancer quelques regards en coin à la gente masculine. 

Bon, la pause-ville c’est sympa, mais il est temps de prendre la route! Sur les conseils de Samuel et Marion qui nous ont devancés sur le parcours, nous empruntons une route de gravel, la SH 72, qui rejoint de l’autre côté d’un col l’Osumi Canyon. Une route où seuls quelques 4×4 peuvent s’aventurer sous le regard envieux des autres conducteurs et pour cause: elle permet de ralier Përmet à Berat en moins de 100 km au lieu d’un détour doublement long. La route est ardue avec notre chargement mais les paysages en valent largement la peine et nous rappelleront même la Patagonie par moments !

Nous prenons énormément de plaisir à traverser cette région vierge de l’Albanie, royaume des bergers et de leurs troupeaux. “Kafe?” Une famille nous interpelle pour nous servir un café turc dans une toute petite auberge sortie de nul part, avant de retrouver la route asphaltée et de se faire happer par une autre famille qui venait de se garer. Décidément! Le père de famille nous fait de grands signes de bras pour nous indiquer un lieu qu’il était venu voir exprès depuis Tirana, la capitale. Il nous conte alors la légende d’un chevalier qui avait une monture tellement puissante que le cheval faisait des bonds de montagne en montagne, laissant derrière lui des marques de sabots de plusieurs dizaines de centimètres de profondeur. Et nous étions justement sur l’un de ces lieux où nous pouvions apercevoir la fameuse marque du passage du cheval. Ce monsieur était tellement content de voir cet endroit et encore plus heureux de pouvoir partager avec nous cette légende locale. Il nous invite même à prendre un café pour prolonger la discussion et nous en apprendre encore plus sur les musulmans Bektachi, un ordre ésotérique plus modéré selon ses explications. Selon ses dires, le Nord et le Sud du pays ont une âme qui ne se retrouve plus au centre.

Berat, la ville aux mille fenêtres. Cette magnifique ville fondée il y a plus de 2’500 ans est l’une des plus vieilles d’Albanie. Elle est traversée par la rivière Osum et juxtapose les cultures catholiques, orthodoxes et musulmanes. En y arrivant en fin d’après-midi, les couleurs chaudes des pierres nous transportent déjà quand nous y entendons pour la première fois depuis notre arrivée en Albanie le Moazzin qui appelle à la prière sur fond des cloches d’église. Les petites ruelles pavées bien pentues qui serpentent jusque sa citadelle d’une autre époque sont l’essence-même de ce que nous sommes venus rechercher en Europe et qui nous a réellement manqué en Amérique. Il faut croire que Berat est le lieu où tout se passe parce que nous croisons par hasard Marion et Jonathan, un charmant couple de français de notre âge (bon, un peu plus jeune, c’est vrai, ça se voit tant que ça?) rencontré il y a deux jours de cela à Përmet et avec lequel nous dînerons à la lueur du coucher de soleil sur une belle terrasse surplombant la ville, et la jolie famille vaudoise de Jérémy et Noémie qui arpentent l’Europe de l’Est en camping-car rétro avec leurs deux enfants, rencontrés il y plusieurs jours de cela aux Météores et que nous aurons encore plusieurs fois le plaisir de croiser par hasard sur notre route. L’Europe est finalement un grand village et c’est toujours sympa de se faire surprendre par des retrouvailles spontanées et de pouvoir partager de bons moments à plusieurs!

Au départ de Berat, nous nous attendons en théorie à une route toute plate et toute tranquille qui suit l’Eurovélo 8. La pratique sera tout autre lorsque nous nous retrouverons sur une autoroute où les camions nous effleurent et où le souffle de leur passage à toute vitesse à nos côtés manque de nous déséquilibrer. J’essaie de maîtriser mon mode panique, active mon mode survie et me déporte sur le côté pour négocier avec mon copilote un changement de route.

Je ne sais pas par où la route alternative nous ferait passer, mais il est hors de question pour moi de rester sur ce tronçon de l’horreur. Mon copilote est compréhensif et nous concocte un “petit détour” par la campagne. Un albanais local voyant la direction dans laquelle nous nous engagions hochait la tête de manière peu encourageante, mais tant pis, je suis prête à tout sauf à ce trafic infernal que nous venions de quitter. La route asphaltée se transforme gentiment en route de gravier, puis en un sentier tracé à la machette en plein milieu des champs pour joindre deux villages. Des montées incroyablement raides se succèdent, sur lesquelles sautillaient de minuscules grenouilles à peine plus grandes que des mouches. Mais le jeu en valait clairement la chandelle, nous troquions les pots d’échappement pour la nature et de sublimes paysages à la force de nos mollets.

Cette grosse route présageait ce qui nous attendaient au niveau de la côte albanaise, qui a le vent en poupe depuis quelques années et s’est récemment bien ouverte au tourisme. Pays le plus pauvre d’Europe en 1991, l’Albanie s’est relevée depuis et met le tourisme au centre de sa stratégie de développement. Ayant beaucoup entendu parler de la magnifique côte albanaise, nous y passerons lors de notre traversée du pays au niveau de la ville de Durrës et serons toutefois révoltés de constater ce qui s’y passe, déjà nostalgique de l’Albanie très vierge du Sud qui nous avait charmés. De gros hôtels en construction, des chaises longues alignées comme des dominos sur la plage, et forcément le trafic de gros camions qui va avec et les carrières creusées dans la montagne pour construire tout cela, comme de multiples petites plaies béantes qui marquent les collines.

Plage albanaise

Un sujet tumultueux qu’on ruminera longuement pendant qu’on pédale, à se demander comment l’Homme peut encore tolérer cela à l’ère d’aujourd’hui, et se dire que, même si nous sommes à vélo, nous avons malheureusement également notre part de responsabilité dans ce qui s’y passe. Difficile de trouver le juste milieu entre le bonheur et la richesse d’aller à la découverte d’autres cultures et d’autres pays, et les dégâts irréversibles que nous occasionnons par là même, que ce soit sur l’environnement et la nature, mais aussi les populations autochtones et leur culture locale.

Comme à chaque fois, nos ressentiments se dissipent avec l’altitude et la vue depuis le village médiéval de Krujë où nous arrivons en fin de journée finit de nous changer les idées. Connu pour être au centre de la rébellion des albanais vis-à-vis des ottomans menée par le héros national Skanderberg, ce village perché sur sa colline ne manque pas de charme avec son imposant château et son quartier historique, certes touristique, qui respire encore l’ambiance ottomane.

Nous y resterons deux jours pour profiter de la quiétude des lieux et s’imprégner d’histoire, avant de viser une destination cette fois-ci gastronomique: LE restaurant qu’absolument toutes les personnes qui connaissent l’Albanie nous ont recommandé, Mrizi i Zanave. La route qui nous y emmènera donne déjà le ton: collines verdoyantes, pâturages, troupeaux et nature vierge, elle serpente dans la montagne où nous sommes seuls au monde. Le bonheur. C’est empli de chlorophylle que nous arrivons sur place. Le petit espace aménagé pour nous permettre de poser notre tente dans cette grande propriété est bienvenu, avant d’aller à la découverte du restaurant connu pour ses excellents produits locaux tous fait maison, même le miel, le vin ou les condiments. Un menu est proposé avec les produits de saison, et nous découvrirons de très bons fromages des chèvres du domaine, des légumes du jardin particulièrement savoureux, des pâtes aux champignons et d’autres à la betterave (ayant opté pour la version végétarienne du menu) et pour finir une excellente sélection de desserts.  

Les journées filent et nous en sommes déjà à notre dernière halte albanaise: la ville de Shköder. Nichée entre le superbe lac éponyme, plus grand lac d’Europe du Sud, et la frontière monténégrine, cette ville transpire… l’Italie! Avec ses petites ruelles pavées et ses murs jaunâtres, c’est la multitude de cyclistes sur leurs vélos rétros qui viennent parfaire le tableau. Tout le monde se déplace en deux-roues, les jeunes comme les moins jeunes qui ne quittent pas leur veston et leur béret pour autant et nous font doucement sourire avec leur selle un peu trop basse et leurs genoux du coup trop hauts, transportants les petits-enfants à l’arrière et les courses à l’avant. Il règne une ambiance bon enfant dans cette ville qui n’est pas pour nous déplaire et qui nous rendra déjà nostalgique de ce beau petit pays. Nous nous consolons en pensant à nos retrouvailles avec notre couple de cyclistes français préférés Samuel et Marion, à deux pas de la fameuse frontière, pour partir ensemble à la découverte des “montagnes noires” du Monténégro.

6 réponses à “A la découverte de l’Albanie”

  1. Magnifique article encore une fois! 🥰😘😍

    1. Merci d’avoir lu cet article ma Angie et très contente qu’il t’ait plu! L’Albanie est vraiment belle à découvrir, je suis sûre qu’elle te plairait beaucoup. Gros bisous et vivement de te revoir dans plus si longtemps 🥰♥️

  2. Magnifique article, qui donne envie de découvrir ce beau pays, merci Rosette ♥️

    1. Merci pour ton message Aurélia, ça me fait plaisir qu’il t’ait plu! Te connaissant je suis sûre que tu aimerais beaucoup ce pays en effet. Merci aussi de nous suivre comme tu le fais, c’est chouette 🥰 Gros bisous et on se voit tout bientôt, on a hâte! ♥️

  3. Avatar de Patrick Zeiter

    Superbes endroits… et tellement bien conté, ca donne envie de partir rouler dans vos traces, merci.

    1. Un très grand merci pour ces gentils mots cher Patrick. Mon petit doigt me dit que nous nous verrons tout prochainement et je m’en réjouis 😊 A très bientôt!

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