Alors que nous sommes prêts à partir les sacoches attachées, voilà que mon Garmin Edge 840 Solar se met à faire une update. Pensant que ça ne sera pas long, on attend. Debout comme des « i » dans nos habits de cyclistes, nous voilà partis pour attendre un bon petit moment dans ce petit camping au milieu de la Passa Païs. Le temps est froid, alors on a sorti pull, doudoune et bandeau en attendant que ce cher GPS se mette à jour… Un bon moment en somme pour revenir sur ces derniers jours et vous raconter notre histoire de Nîmes et Montpellier!
Avant d’arriver à Nîmes, nous partions de notre petit campement en milieu de matinée comme à notre habitude – il nous faut toujours un petit moment (environ 2h) pour sortir du lit, boire notre café, tout plier, appuyer notre premier coup de pédale, sentir la petite courbature de la veille qui disparaît après quelques minutes et finalement s’arrêter 2km plus loin pour s’entendre dire: On n’a pas mis les lampes ! Ce jour-ci, bien que notre itinéraire nous amenait à Avignon, nous décidâmes de nous diriger directement sur Nîmes pour la rejoindre en une étape de 85km. C’était notre première grande étape qui, heureusement, n’affichait que peu de dénivelé. Une fois que les lampes se mirent à clignoter, nous étions enfin prêts, roulant sur cette voie verte de Calavon que nous laisserons à Cavaillon (aussi embrouillant que les chaussettes de l’archi-duchesse).


Après avoir suivi la Durance quelques jours plutôt vers le Lac de Serre-Ponçon, nous la coupions cette fois-ci pour lui dire un dernier adieu avant de rejoindre le Rhône, 40km plus loin. Ce tronçon était magnifique ! Parcouru sur des voies cyclables ou des petites routes, nous longions les alignements d’arbres d’un côté et les champs de tomate de l’autre. Les ranchs où les chevaux qui nous regardaient passer, plus beaux les uns que les autres, indiquaient que nous approchions de la Camargue, sans toutefois y aller cette fois-ci. Avant de traverser le Rhône, on se perdit dans les ruelles de Saint-Remy-de-Provence à la recherche d’un sandwich. C’est ce cher Paul qui vint à notre aide. Quand on traversa le Rhône dans la petite ville de Beaucaire, la route jusqu’à Nîmes commençait à se faire sentir. Le joli vent nous faisant face changeait la donne. En effet, jusqu’ici nous étions joyeusement poussés par une petite brise avant la bascule. Le moment était venu d’apprendre à Rosette comment se mettre dans l’aspiration et gagner en effort pour le second.

Les derniers 30 km abattus, nous entrâmes dans Nîmes par la petite porte, débouchant sur des HLM peu accueillants avant d’arriver enfin devant l’Hôtel Royal. Situé en plein centre-ville, il baignait dans la musique des Férias qui battaient leur dernière soirée. Le repos était mérité, la douche obligée avant une parenthèse nippone au restaurant d’en face.
L’Hérault. Prenant sa source dans les Cévennes, il a donné son nom au département où se trouvait notre prochaine destination, Montpellier. Depuis Nîmes, c’est un bon 60km qui nous attend – à faire en un jour nous disait Adrien. C’était en effet assez rapide! Arrivant depuis Castelnau-le-Lez, on déboucha sur la place de la Comédie en milieu d’après-midi, la gorge sèche et la peau tannée du soleil, avec l’envie de hurler au bar: Un étanche-soif svou-plait ! Entendre: une bière coupée à l’eau gazeuse, mais la version détaillée s’impose lors de la commande:
- Bonjour, c’est possible d’avoir un demi de bière panachée à l’eau gazeuse ?
- Vous voulez dire à la limonade ?
- En fait, non, nous aimerions bien remplacer la limonade par de l’eau gazeuse. La limonade c’est trop sucrée, vous comprenez, on a beaucoup roulé et on a soif.
- Ah … nous disent les serveurs avec leur air dubitatif, pensant qu’on est quand même un peu bizarres nous autres cyclistes, surtout dans nos costumes bleu et rose sortis droit d’une page de magazine de vélo.

Bip bip, et voilà le message d’Adrien qui nous annonçait que la piscine était prête et qu’on ferait mieux de se ramener tout de suite car les enfants s’impatientaient! Adrien, ça fait plus de 6 ans que je ne l’ai pas revu, mais le temps n’a jamais rien gommé de cette camaraderie qu’on ne trouve qu’à l’armée. C’est alors à 17h tapantes qu’on arrive chez la famille d’Adrien où les enfants – qu’on ne connaissait pas encore – nous sautent au cou et nous emmènent faire des plongeons et jouer à la dinette dans la piscine. Un immense bonheur de fraîcheur après cette journée au soleil! Une soirée pleine de rigolades, de jeux de pirates et de boules de pétanques en bois, eh oui on est bien dans le Sud! Un petit séjour qui, au fil des jours, s’est transformé en petites vacances familiales à se prélasser tandis que, attendue depuis plusieurs jours, la pluie tombait enfin sur l’Hérault.

On en a profité pour visiter le chef-lieu du département, une ville où les références à la Grèce antique et à l’époque romaine se retrouvent un peu partout même si la ville ne présente aucune ruine contrairement à Nîmes. C’est certainement une ville où il faut bon vivre, avec son quota de 300 jours de soleil par an et ses quartiers très chouettes. Une ville où étudiants et touristes se côtoient et où les bons cafés se succèdent autour de La Comédie. De notre côté, on a bien chillé.
La salade de Chez Romy était excellente, et on reviendrait avec plaisir pour les allongés de chez Solo Café. En somme, quand on voyage à vélo, les visites de villes, c’est du shopping sans rien acheter. Du shopping virtuel!

Sauf que cette fois, on s’est tout de même accordé 2 petites folies au Décathlon situé à une heure de marche: une paire de petites assises en mousse dont on rêve depuis plusieurs jours à force de poser notre derrière sur le gravier, et 4 plats lyophilisés pour les coups durs. Quels extras!

Etant dans une grande ville, on a essayé de rentabiliser l’effort d’avoir porté nos chaussons de grimpe jusqu’ici et de s’offrir une jolie session de bloc chez Boulder Line. Un effort récompensé par la joyeuse sensation retrouvée des bouteilles comme on les appelle – les douleurs aux avants-bras quand l’effort est soutenu et que l’entraînement n’y est plus. Mais qu’est ce que ça fait du bien !
Mais ce qui rendit le séjour à Montpellier vraiment magique, c’était l’accueil si chaleureux de la famille d’Adrien et Anna ! Où, chaque matin, tirés du lit par les enfants, ces derniers nous invitaient à leur table de petit-déjeuner. Les yeux encore collés, on buvait notre premier café et thé vert accompagnés de quelques tartines pour vite se lancer dans une nouvelle partie de pétanque intérieure avant l’école, tout en promettant aux enfants qu’il y en aura encore plein d’autres à leur retour. Sans oublier les interminables parties de loup perché où les règles évoluaient au gré des humeurs !
Le séjour prit fin quand les voeux de pluie des enfants avaient séché et que le soleil était revenu illuminer l’Occitanie. On reprit la route sur Björn et Sirius qui ont retrouvé une chaîne et un dérailleur scintillants après le passage soigné d’Adrien. Björn, qui continuait à perdre son liquide par son petit trou de pneu – souvenir du Colorado Provençal – reçu une bonne dose de préventif (de roue de tracteur, cette fois-ci) et devrait en avoir enfin fini avec ses pneus se ramollissant.

















Laisser un commentaire