Les Alpes de Haute-Provence

En ce 12 septembre, on prend la route laissant derrière-nous les Hautes-Alpes, pour entrer gentiment dans ce qui sera bientôt la Provence. On est ici dans les Alpes de Haute-Provence.

En regardant l’itinéraire préparé automatiquement par notre ami Komoot, on est heureux de savoir qu’on va se « balader » dans les 600 premiers mètres de dénivelés. La pente douce nous éloigne tranquillement du lac de Serre-Ponçon. De là, se succèdent plein de routes départementales préfixées en D900, D900B, D900C ou encore D945. Mais c’est dans les petites ruelles aux escaliers à Seyne que nous prendront la D7 en direction du Col du Fanget. Un col un peu planté au milieu de nul part je dois dire – ah oui, on est encore dans les Alpes ! Même si Björn et Sirius n’avaient que faire de ces 250m de dénivelés, Rosette et moi avons quand même bien souffert dans les 15-16% de montée sèche – voire plus selon un motard qui se balade un peu partout en Europe.

Les panneaux en D900-quelque chose n’étaient pas là par hasard. Comme des indices essaimés en amont, ils étaient annonciateurs d’une grande descente dans un cadre magnifique, nommée la D900A !

Sur la D7, la descente du col commence très raide et on est content d’être maintenant sur les freins plutôt que sur les mollets. S’ensuit une jolie route sur Auzet où la découverte d’une ferme aux rennes nous rappelle de magnifiques souvenirs de notre escapade en Norvège. On arrive à un carrefour, et je ne parle pas de l’enseigne bleue des supermarchés français bien sûr, mais bien du carrefour qui nous fait rejoindre la D900A. Une longue descente de 30km sur Digne-les-Bains s’affiche sur le compteur Garmin. Il est déjà tard mais tous les autres campings des environs ont déjà bouclé la saison. On se laisse alors glisser dans les courbes de cette route qui nous semble interminable. On ne sait pas encore où nous nous trouvons, mais les paysages évoluent doucement en gorges magnifiques et on réalise à ce moment-là qu’il s’agit d’un site protégé de l’UNESCO. Tout simplement splendide !

Les reliefs abrupts des derniers cols alpins franchis ont maintenant laissé place à des paysages élargis, plus doux et c’est en respirant l’odeur des pins qui abordent le camping du Bourg de Digne-les-Bains qu’ont sait que la Suisse est maintenant bien loin.

Au matin, en sortant de Digne, la nostalgie des gros dénivelés commence à nous gagner comme une nouvelle transition à passer. On se rend compte que, même si nous avançons sûrement sur nos fiers Björn et Sirius et que les paysages transitent lentement à nos yeux, nos coeurs ont plus de peine à s’y faire et veulent toujours retenir les bons moments qui s’écoulent à peu trop vite à notre goût. Cependant, les roues tournent, nous avançons et c’est devant de belles parts de fougasses au Zaatar libanais que l’énergie revient, prête à avaler ces quelques km qui nous mèneront bientôt devant une étrangeté géologique locale, “Les Pénitents de Mées”.

Sur les petits chemins convergeant vers le village de Lurs, perché sur sa colline, on rigole en roulant sur les centaines d’aiguilles de pins qui commençaient à tomber des arbres. Le craquement des pneus nous donne l’impression de croquer dans notre dessert libanais préféré à la crème Ashta et aux cheveux d’ange dorés au beurre: Osmaliyeh. Serait-ce la faim ou le côté contemplatif de ces longues heures à vélo ?

Au Tylo Soleil, le camping de Thierry et Loïc, nous seront accueillis avec beaucoup de sympathie et resterons deux nuits reposantes à siroter la Serpentine, bière locale de Céreste, et à savourer de délicieux croissants le matin. La douceur provençale!

Une réponse à “Les Alpes de Haute-Provence”

  1. Ccou mes deux BikePackers,
    Je suis heureux de voir que vous allez bien et que votre périple progresse en toute sérénité…
    Bravo pour ce magnifique récit, qui m’a permis de voyager en votre compagnie.
    Je vous embrasse à très vite, bisous…

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