La traversée de la Savoie

Après un chouette détour matinal dans Megève pour savourer de bons sandwichs norvégiens et un café (toujours deux pour Pierrick) au Saint Paul, nous quittons joliment la Haute Savoie pour traverser une autre frontière, plus petite cette fois-ci, puisque nous arrivions en Savoie. Pour entamer la découverte de ce deuxième département français de notre périple, nous prenons une très jolie route panoramique qui serpente entre les villages savoyards en direction d’Ugine. Le soleil tape déjà fort mais nous sommes heureux de la journée qui nous attend !

Une trentaine de km plus loin, à la sortie du rond-point d’Ugine au bord de la rivière L’Arly, nous croisons un cyclovoyageur, Dani, et son petit Shetland confortablement installé dans la remorque. S’ensuit un super moment de rencontre ponctué par les mille anecdotes dont recèle Dani, sur ses riches années de voyage à vélo avec son petit compagnon.

C’est véritablement le premier moment où nous sentons que nous faisons partie de cette chouette communauté officieuse de cyclovoyageurs. Cet échange de regard qui veut dire “Je sais ce que tu vis, les chouettes moments sur la route et dans la nature mais aussi les défis et les petites galères”. Nous renflouons nos notes de tous ses conseils sur les jolies routes d’Europe à sillonner un jour, avant de reprendre le trajet après échange de cordonnées et d’accolades. En remontant sur mon vélo, je ne peux m’empêcher de penser que ce n’est pas la durée des échanges qui en fait la richesse, mais bien leur profondeur.

On longe l’Arly sur une piste cyclable un long moment, avec le bruit de l’autoroute en fond. Si pour Dani ce bruit est complètement rebutant, je veux bien en faire abstraction tant qu’on est physiquement loin des voitures! Albertville commençait gentiment à apparaître au loin. J’étais encore trop jeune pour m’en souvenir mais Pierrick m’a raconté que cette ville était connue pour avoir accueilli les jeux d’olympiques d’hiver en 1992. J’étais bien curieuse de découvrir cet endroit mais, une fois sur place, je garde malheureusement le souvenir d’un lieu pas particulièrement accueillant. La faute à notre arrivée un dimanche, peut-être ? Les rues étaient désertes et les locaux nous regardaient sans sourire ni ciller. Habitués à une attitude très bienveillante des gens jusqu’ici, nous n’avions qu’une envie, trouver de quoi manger et reprendre rapidement la route. C’était sans hésiter le premier coup dur du voyage, ces moments où tu te demandes ce que diable tu fais ici. Après des salades achetées et mangées sur le pouce au bord de la route, nous sentons que le réconfort d’un gîte serait bienvenu. Et c’était parti pour une recherche mêlant noms de gîte et profils de route, n’ayant plus l’énergie de faire de gros kilomètres à cette heure de la journée.

Nous sommes vite tombés d’accord sur un lieu qui nous a tout suite interpellés, le Domaine du Grand Cellier à Tournon, qui proposait des logements insolites et des chambres douillettes à seulement quelques km de notre emplacement. Il fallait pousser un peu dans la montée, mais l’effort était vraiment récompensé!

Le domaine familial est magnifique avec sa bâtisse imposante et son pied de vigne vieux de plus de 150 ans, mais ce qui en fait véritablement le charme, c’est la gentillesse et l’accueil si généreux de Patrick, son propriétaire. Une fois installés dans notre jolie chambre aménagée avec goût, nous nous baladons jusqu’à l’Auberge des Vaches pour nous préparer un petit repas de faisselle et de fromage local “que beaucoup taxent de fort mais qui ne l’est pas du tout ! ” aux dires de la fermière en rigolant.

Après la nuit la plus confortable et certainement le meilleur petit-déjeuner de notre première semaine, le coup dur de la veille est bien loin et c’est pleinement requinqués que nous enfourchons à nouveau nos vélos. Plusieurs choix d’itinéraires étaient possibles mais nous nous étions donné comme règle de suivre les signes que nous rencontrerions tout au long du voyage. Et le signe que nous attendions était là: deux jeunes motards allemands rencontrés la veille sillonnaient la route des Grandes Alpes et nous ont vanté les magnifiques cols traversés (Col de l’Iseran, Col du Galibier, et bien d’autres dont nous avait aussi parlé le papa de Pierrick). C’était donc parti pour la route la plus difficile des itinéraires possibles mais aussi certainement la plus belle. Nous avions aussi hâte de retrouver nos chères montagnes!

Direction la vallée de la Maurienne où nous posons la tente tout près du Lac Bleu qui, ironie du sort, arbore un jet d’eau miniature du fameux jet d’eau de Genève – encore un signe ? La baignade dans cette eau bien froide nous rappelle aussi beaucoup les gouilles de Martigny où nous aimions souvent nous baigner. La dernière bonne nouvelle du jour était d’avoir enfin mangé les 500g de röstis que Pierrick balade avec lui depuis notre départ de la Suisse: 500g de moins à emporter sur les cols à venir ! 

2 réponses à “La traversée de la Savoie”

  1. Oh, des röstis pour le dîner, miam! J’en salive rien que de vous lire.

    Quels mollets vous devez déjà avoir. Belle route!!!

    1. Haha c’était notre ration de secours, on l’aurait bien partagé avec vous les amis cyclistes! Magnifique votre avancée d’ailleurs. On se réjouit de lire la suite de votre aventure 😊
      Ici on a l’impression de faire plus de dénivelé que de distance mais la région est juste magnifique!

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