
Transatlantique
« Il y a trois sortes d’hommes: les vivants, les morts et ceux qui sont en mer »
Aristote
Depuis que nous avions commencé à faire de la voile, trottait dans nos têtes l’idée de traverser l’Atlantique en bateau. Un périple mythique pour les marins, celui qu’avait accompli Christophe Colomb lorsqu’il avait découvert l’Amérique il y a plus de 500 ans, le 12 octobre 1492 ou encore lors de l’étonnant voyage de Joshua Slocum qui, en 1891-92, fit deux transatlantiques durant son circumnavigation en solitaire pour la première fois.
L’Atlantique. Quelques lettres pour énormément d’eau. Un monde qui sépare l’Europe de l’Amérique. Quand on parle de le traverser, on voit toutes sortes de choses traverser le regard des autres: de la lumière, des étoiles, de l’étonnement, de l’intrigue, de l’angoisse, la crainte de l’inconnu, d’une météo capricieuse, la peur de se retrouver seul au monde au milieu de l’immensité de l’océan à des jours voire des semaines de navigation des côtes les plus proches.
Lorsque nous avions quitté la Suisse, nous savions que nous voulions embarquer dans une telle aventure mais n’avions pas encore trouvé de bateau malgré nos recherches. Nous nous étions inscrits sur plusieurs sites de bourses aux équipiers, avions répondu à plein d’annonces et publié des annonces de recherche ci et là. Autant de bouteilles à la mer mais rien n’y faisait! Nous avions malgré tout gardé espoir et étions partis en direction de Gibraltar avec l’espoir d’y trouver une embarcation une fois sur place. Gros point d’interrogation sur la suite de notre voyage si nous ne devions pas trouver de bateau, mais n’est-ce pas finalement l’essence-même d’un voyage au jour le jour?
Quelques temps plus tard, vers mi-septembre alors que nous étions au bord du lac de Serre-Ponçon, nous avions été en contact avec une organisation qui nous proposait d’intégrer une flottille de 3 catamarans en partance d’Ajaccio et de Marseille pour traverser l’Atlantique. Pourquoi pas!
Contrairement au fait d’embarquer sur un voilier avec des personnes privées qu’on ne connaissait pas et tous les aléas que cela pourrait représenter, cette option nous offrait la sécurité d’être accompagné par un skipper professionnel qui pourra nous aider à perfectionner nos manœuvres, en plus de l’assurance d’avoir un bateau récent, bien préparé et équipé de tout le matériel technologique et de sécurité. Une carte non négligeable lorsqu’on pense à l’aventure qu’une traversée transatlantique représente! Nous convenions alors d’embarquer à Alicante, ce qui nous laissait encore largement le temps à ce moment-là d’y arriver à vélo.
Pegasus, Thonic Dream et Titom sont les jolis noms des 3 catamarans de notre flottille! Un Lagoon 46, un Bali 4.6 et un Nautitech 40.
C’est ainsi que nous retrouvions Pegasus le 2 novembre et tombions très vite sous le charme de ce spacieux catamaran et du confort douillet de notre cabine tribord arrière. Richard notre skipper nous accueillit et nous présenta Alain et Yves, deux membres de l’équipage ayant embarqué à Marseille. Une dernière personne devrait nous rejoindre à Tenerife pour compléter notre joyeuse équipe. Thonic Dream était également sur place alors que Titom avait fait halte à Ibiza. Nous profitions de ces quelques jours à terre pour faire connaissance avec les équipages des deux bateaux à coup d’apéros dans nos catamarans respectifs. Il ne restait plus qu’à faire l’avitaillement et se préparer au départ dès que la bonne fenêtre météo se présenterait!
Mais que peut-il donc se passer au quotidien sur un bateau de 14 mètres de long qui navigue sur l’océan? Rien de mieux que de parcourir les Chroniques de Pegasus que nous publiions à l’aide de notre téléphone satellite!
Une transat, c’est quoi ? Rosette raconte notre vécu de ces 5 semaines de voyage entre Alicante et Le Marin en Martinique.



















