La Générale

Avant chaque première représentation, il est de coutume de faire « La Générale », comme une validation pour se rassurer que tout ira bien. On pourrait dire qu’on fine tune les derniers préparatifs pour s’assurer qu’on partira du bon pied !

Pierrick faisait son apéro de départ jeudi passé tandis que ce mercredi c’était au tour de Rosette de convier ses collègues pour une petite soirée d’au revoir où tout le monde nous dit bien: « – Ce n’est pas un adieu car vous allez revenir vite. Une année ça passe vite, on se dit à bientôt. Allez, à dans un an ! » Je n’aime pas trop les au revoir, ces accolades à rallonge, les serrage de mains qui ne se lâchent plus, les derniers hugs qu’on n’arrive plus à arrêter. Qu’est ce qu’on peut bien dire quand on quitte quelqu’un pour une année ? C’est spécial dans tous les cas, une année c’est quand même long. Je préfère un simple salut, une forte étreinte, un dernier regard et puis go !

Aujourd’hui, c’est jeudi. On voulait partir samedi mais, à quelques jours du départ, on n’a pas encore testé nos vélos chargés. Pourtant on en a fait des km ces derniers weekends ! On était même monté au Col des Planches avec la famille Terrettaz afin de profiter d’un dernier moment tous ensemble. Vélos électriques pour certains, charrette avec enfants pour d’autres, c’était une magnifique expérience sur ce chemin qui nous rappelle à tous des souvenirs d’enfance. Aujourd’hui on sent que les cuisses sont entraînées par ces montées à 14%, mais là il faut qu’on teste. Qu’on teste le chargement, qu’on se lance sur la route les sacoches pleines comme si on partait pour de vrai, qu’on se rende compte si tout ça, ça joue.

Vendredi 25 août, un jour avant ce fameux départ qu’on avait imaginé être samedi, on se lance enfin pour cette étape de test de chargement qu’on nommera notre Générale. On a utilisé la journée pour attacher correctement nos belles sacoches Ortlieb toutes neuves, ajuster les sangles et remplir la gourde pour prendre la route en direction de Martigny depuis Lavey. L’idée était de tester la stabilité du vélo à plat, et de voir si nos jambes pouvaient porter ce chargement dans les montées raides qui nous attendraient. J’ai donc proposé à Rosette de se lancer directement dans le dur de la route des vignes de Martigny-Combe, en direction du col de la Forclaz.

Aie, ça fait mal ! Après la première dizaine de kilomètres à plat sur la route du Rhône, le sourire aux lèvres avec la petite brise du soir qui nous poussait dans la vallée, on déchante vite après quelques minutes dans les vignes, pas loin du restaurant de Plan Cerisier. Pourtant, on appuie bien sur ces pédales, on se dit que c’est possible mais, dans une montée qui dépasse les 15%, le vélo s’arrête tout seul, trop lourd… Là, c’est un coup dur. L’espace d’un instant, toute la planification alpine nous semble impossible. On se regarde l’air de dire: « On fait quoi maintenant ? »

La route retrouve une pente plus agréable, on continue encore sur une centaine de mètres de dénivelé pour redescendre ensuite à Martigny, une descente raide, sur les freins, avec la tête qui cogite. Chacun de notre côté, on y croit encore mais on repense complètement le paquetage qu’on avait imaginé sur papier. Il faut qu’on réduise le poids de nos bagages au strict minimum. A ce moment-là, l’utopie de prendre nos affaires d’escalade me fait bien sourire.

On rentrera vent de face à Lavey, encore un test qui nous rappelle que ces conditions seront plus difficiles avec les sacoches qui prennent le vent. Mais on s’accroche et, le sourire revenu, on imagine déjà quels T-shirts ne feront pas le voyage avec nous.

Le lendemain, ce fameux samedi supposé du départ, il pleut. Il pleut fort, ce qui nous fera une journée de repos. Grâce à notre départ reporté à la semaine suivante, on profitera de passer la journée en famille pour l’anniversaire surprise de maman.

Cette Générale, comme une petite douche froide, aura été bénéfique et après un petit élagage de matériel, comme par exemple:

  • Casserole, poële
  • Bols, tasses, assiettes
  • Médicament, pansements, bandes
  • 3 2 T-Shirts
  • Baudriers, Chaussons de grimpe
  • Smartphone, appareil photo, drone
  • etc.

on aura allégé nos vélos de quelques kg. 2 sacoches resteront même à la maison, le porte baggage et leur poids en moins. Et c’est le coeur léger que nous prendrons la route bientôt.

2 réponses à “La Générale”

  1. Avatar de Vincent Demotz

    A sacoches soulagées, vélos heureux.

    Bonne route.

    1. On avait oublié quelques affaires durant le test, elles n’ont pas perdu tant que ça malheureusement … 😅

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